AccueilFinanceHoist Finance : partenaire des débiteurs ou vautour de la finance ?

Hoist Finance : partenaire des débiteurs ou vautour de la finance ?

Hoist Finance, cette société suédoise spécialisée dans le rachat et le recouvrement de créances, suscite des avis contrastés. Pour certains, elle incarne une approche innovante et éthique de la gestion des dettes. Pour d’autres, elle symbolise les dérives d’un système financier qui s’enrichit sur le dos des plus fragiles. Alors, Hoist Finance est-elle l’alliée ou l’ennemie des débiteurs en difficulté ? Enquête.

Le modèle Hoist Finance : racheter des dettes pour mieux les recouvrer

Le cœur de métier d’Hoist Finance consiste à acquérir auprès des banques et des institutions financières des portefeuilles de créances douteuses, c’est-à-dire des dettes de particuliers qui accusent des impayés (crédits à la consommation, prêts immobiliers…).

« Les banques cèdent des portefeuilles de dettes impayées à Hoist Finance. Il les recouvre. »

Reportage de Cash Investigation diffusé en 2021

En rachetant ces créances à prix bradés, Hoist Finance fait le pari de parvenir à en recouvrer une partie, en proposant aux débiteurs des solutions de remboursement adaptées. L’entreprise se targue de pratiquer un recouvrement « éthique et responsable », loin des méthodes musclées de certains acteurs peu scrupuleux.

« Depuis des années, nous nous engageons au quotidien pour une gestion humaine, responsable et éthique auprès de nos clients. »

Hoist Finance sur son blog

Des pratiques de recouvrement parfois contestées

Pourtant, les méthodes d’Hoist Finance sont régulièrement mises en cause. Certains débiteurs se plaignent de subir un véritable harcèlement de la part de l’entreprise. « La technique utilisée est le harcèlement par mail et par téléphone et cela constitue un harcèlement pénalement punissable », dénonce l’association belge Défendez-vous sans avocat (DSA).

Des litiges opposent aussi régulièrement Hoist Finance à des débiteurs qui contestent la réalité ou le montant de leur dette. Plusieurs décisions de justice récentes illustrent ces contentieux. Les débiteurs reprochent notamment à Hoist Finance de réclamer des sommes prescrites ou de ne pas justifier correctement des cessions de créances.

Face à ces critiques, Hoist Finance met en avant sa certification « Great Place to Work », obtenue en 2021 et 2022, qui récompense sa politique en faveur du bien-être de ses salariés. Mais cela ne présage en rien de la qualité de la relation avec les clients débiteurs.

Un rouage controversé mais nécessaire du crédit ?

Au-delà du cas Hoist Finance, c’est tout le secteur du rachat de créances qui interroge. Ces sociétés jouent un rôle d’assainissement des bilans bancaires en reprenant leurs actifs dépréciés. Elles permettent aux banques de se délester de leurs créances douteuses et de dégager des liquidités pour accorder de nouveaux prêts.

En ce sens, les entreprises comme Hoist Finance apparaissent comme des rouages essentiels pour fluidifier le système de crédit. Mais à quel prix pour les ménages en difficulté financière ? Le risque existe que la quête de rentabilité de ces sociétés de recouvrement se fasse au détriment de l’accompagnement bienveillant des débiteurs.

Conclusion

Au final, le modèle économique d’Hoist Finance soulève des questions légitimes. S’il peut offrir des solutions à certains débiteurs désireux de régler leurs dettes, il peut aussi accentuer la précarité des plus fragiles. Les personnes endettées doivent être vigilantes face aux dérives possibles et bien connaître leurs droits.

L’enjeu, pour des sociétés comme Hoist Finance, sera de prouver qu’éthique et rentabilité sont conciliables dans le recouvrement de créances. Un défi de taille qui suppose de placer véritablement l’humain au cœur de leur approche. Les débiteurs jugeront sur pièce.

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