En ce qui concerne les prochaines élections présidentielles aux États-Unis le 3 novembre 2020, l’Association pour les peuples menacés (APM) critique les énormes obstacles qui affligent encore aujourd’hui les électeurs indigènes du pays. Sans réformes rapides, une grande partie des près de cinq millions d’Amérindiens et d’autochtones de l’Alaska qui ont le droit de vote ne pourront pas participer aux élections. Pouvoir voter devient parfois impossible, même en raison d’une simple absence d’adresse postale. Sans adresse postale, vous ne recevez pas de pièce d’identité officielle et ne pouvez donc pas être inscrit sur les listes électorales. Les réserves dans lesquelles vivent de nombreux indigènes ne sont souvent pas organisées de manière à avoir des routes pavées avec des adresses. Le courrier, si et quand il est distribué, arrive sur la base d’indications générales.
Toute personne souhaitant voter aux États-Unis doit d’abord être inscrite sur un registre électoral et doit donc prouver son identité. Les documents d’identité des conseils tribaux ne sont pas acceptés. En décembre 2019, le Native American Voting Rights Act a été soumis au Congrès, un projet de loi qui visait à remédier à ce problème. À ce stade, la loi devrait être adoptée très rapidement, afin que toutes les personnes concernées puissent encore s’inscrire et recevoir leurs documents électoraux avant les élections de novembre.
Mais même lorsque l’enregistrement est réussi, de nombreux problèmes subsistent : « près de 27 % des autochtones vivent dans la pauvreté. Beaucoup d’entre eux préfèrent passer leur temps à travailler plutôt qu’à se rendre au bureau de vote le plus proche. Cependant, le vote par correspondance est compliqué aux États-Unis, et presque impossible en raison de l’absence de bureaux de poste. En outre, il y a les barrières linguistiques, le manque d’information et une méfiance fondamentale de nombreux autochtones envers les institutions de l’État.
On estime que sur les 250 millions de personnes qui ont le droit de vote aux États-Unis, environ 50 millions ne sont pas inscrites. La plupart d’entre eux sont des autochtones, pauvres et jeunes, ainsi que des électeurs d’origine afro-américaine, latino-américaine et Asie-Pacifique.
source : pressenza