Il est de ces comédiens dont chaque apparition à l’écran est un événement. Joaquin Phoenix, météore imprévisible et génie du cinéma contemporain, continue de fasciner par ses choix radicaux et son engagement total. Alors que son actualité est bouillonnante, avec des rôles qui marquent déjà notre époque, voici un voyage au cœur des films d’un artiste qui ne joue pas ses personnages, il les devient.
L’actualité brûlante : les films récents et attendus
La filmographie de Joaquin Phoenix s’enrichit constamment de projets audacieux, prouvant que même au sommet, il reste l’un des acteurs les plus passionnants de sa génération. Son futur proche et son passé récent témoignent de son insatiable appétit pour la complexité.
Joker : Folie à Deux (2024) : Le retour du clown prince du crime
C’était le film le plus attendu de l’année passée. En renfilant le costume qui lui a valu l’Oscar, Phoenix a de nouveau créé l’événement, cette fois aux côtés de Lady Gaga.
Sorti en octobre 2024, ce drame musical explore la relation toxique et passionnelle entre Arthur Fleck et le Dr. Harleen Quinzel au sein de l’asile d’Arkham. Le film a divisé la critique par son approche radicale, mais la performance du duo d’acteurs a été unanimement saluée comme magistrale et envoûtante.
Napoléon (2023) : La fresque historique d’un tyran
Plus de vingt ans après Gladiator, il a retrouvé le réalisateur Ridley Scott pour incarner une autre figure historique, complexe et controversée.
Le film retrace l’ascension fulgurante et la chute de l’empereur Napoléon Bonaparte. L’histoire est abordée à travers le prisme de sa relation passionnelle et volatile avec son unique véritable amour, Joséphine. Phoenix y dépeint un stratège de génie, mais aussi un homme pétri de faiblesses.
Beau Is Afraid (2023) : L’odyssée anxiogène
Avec le maître de l’horreur moderne Ari Aster (Hérédité), Phoenix s’est lancé dans une aventure surréaliste et anxiogène de trois heures.
Beau Wassermann est un homme doux mais extrêmement anxieux. La mort soudaine de sa mère le propulse dans un voyage épique et cauchemardesque où il devra affronter ses peurs les plus profondes.
La consécration : des performances qui ont marqué la décennie
Analyser les films avec Joaquin Phoenix sortis dans les années 2010 revient à observer un acteur au sommet de son art, enchaînant des rôles qui ont redéfini les limites de la performance d’acteur.
Joker (2019) : La performance d’une vie
Le tour de force qui a mis le monde à ses pieds et lui a valu un Oscar amplement mérité.
À Gotham City, en 1981, Arthur Fleck est un comédien de stand-up raté, méprisé par une société qui l’ignore. Souffrant de troubles mentaux, sa lente descente aux enfers le transforme en une figure psychotique et vengeresse.
Her (2013) : La voix de la solitude moderne
Dans un registre plus doux, ce rôle a prouvé que la palette de l’acteur était infinie.
Dans un Los Angeles futuriste, Theodore Twombly, un homme solitaire, tombe progressivement amoureux de « Samantha », la voix féminine et intuitive d’un système d’exploitation doté d’une intelligence artificielle.
The Master (2012) : La performance brute et animale
Sous la direction de Paul Thomas Anderson, il livre une de ses prestations les plus viscérales et magnétiques.
Freddie Quell, un vétéran instable et alcoolique de la Seconde Guerre mondiale, tombe sous l’emprise de Lancaster Dodd, leader charismatique d’un mouvement philosophico-religieux. Une relation complexe s’installe.
Les fondations d’un mythe : les films qui l’ont révélé
Pour comprendre la trajectoire de l’acteur, un retour sur les premiers films avec Joaquin Phoenix qui ont scellé son destin à Hollywood est indispensable. Ce sont ces œuvres fondatrices qui ont révélé son talent brut au grand public.
Walk the Line (2005) : Dans la peau de Johnny Cash
La performance qui a prouvé qu’il pouvait tout faire, y compris chanter comme une légende, ce qui lui vaudra un Golden Globe du meilleur acteur.
Ce biopic retrace la vie de l’icône de la musique Johnny Cash. De sa jeunesse à sa consécration, en passant par ses addictions et sa relation tumultueuse avec la chanteuse June Carter, le film est un portrait sans concession du « Man in Black ».
Gladiator (2000) : L’empereur qui l’a fait roi
C’est le rôle du méchant qui l’a révélé au monde entier et lui a valu sa première nomination aux Oscars.
Le général romain Maximus est trahi par Commode, le fils jaloux de l’empereur. Réduit en esclavage, Maximus devient gladiateur pour venger sa famille et défier le nouvel empereur dans l’arène du Colisée, où Phoenix incarne un Commode lâche et inoubliable.
Tableau récapitulatif des films majeurs de Joaquin Phoenix
Film | Année | Réalisateur | Rôle de Phoenix | Point Clé de la Performance |
Joker: Folie à Deux | 2024 | Todd Phillips | Arthur Fleck / Joker | Une performance musicale et habitée, en duo avec Lady Gaga. |
Napoléon | 2023 | Ridley Scott | Napoléon Bonaparte | L’incarnation d’un tyran historique, entre génie et fragilité. |
Beau Is Afraid | 2023 | Ari Aster | Beau Wassermann | Plongée surréaliste dans l’anxiété, performance déroutante. |
Joker | 2019 | Todd Phillips | Arthur Fleck / Joker | Transformation physique radicale, Oscar du meilleur acteur. |
Her | 2013 | Spike Jonze | Theodore Twombly | Sensibilité à fleur de peau pour un rôle tout en nuances. |
The Master | 2012 | Paul Thomas Anderson | Freddie Quell | Intensité viscérale, brute et imprévisible. |
Walk the Line | 2005 | James Mangold | Johnny Cash | Métamorphose totale, performance vocale et musicale incluse. |
Gladiator | 2000 | Ridley Scott | Empereur Commode | Le « méchant » iconique qui l’a révélé au grand public. |
En conclusion, les films avec Joaquin Phoenix nous font parcourir une galerie de portraits humains d’une intensité rare. Chaque rôle est un plongeon, une prise de risque qui confirme son statut d’artiste essentiel, dont on attendra toujours le prochain coup d’éclat avec la plus grande impatience.